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Avec 91 marins solitaires engagés (dont 12 Malouins sur une quarantaine de Bretons), la dixième Route du Rhum-Destination Guadeloupe promet d’être l’édition de tous les records. Le 02 novembre, les grandes figures de la course au large et les amateurs éclairés largueront les amarres, toutes classes confondues, pour un départ unique et une folle chevauchée à travers l’Atlantique.  


La magie du Rhum. Voilà ce que vont aller chercher les 91 marins engagés pour la plus belle des transatlantiques. Une aventure de légende qui rassemble des personnages hauts en couleurs, des inconnus, des hommes et des femmes, prêts à défier l’océan. Parmi eux, le plus jeune marin de toute l’histoire de la course Paul Hignard (19 ans), et son doyen Sir Robin Knox Johnston (75 ans), premier homme à avoir accompli un tour du monde en solitaire sans escale en 1969. Tous les quatre ans, cette rencontre unique entre un homme, un bateau et la mer, enflamme les foules, mobilise les médias et excite l’appétit des sponsors. Au point de faire converger près de deux millions de néophytes et de passionnés de la mer à Saint-Malo au pied des remparts de la cité corsaire. Avec la présence réaffirmée des grands bateaux de plus de soixante pieds (18,28 m), l’objectif avoué de cette dixième édition de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, du nom de la région partenaire qui a succédé à La Banque Postale, est notamment de retrouver le vent de liberté qui a longtemps soufflé sur cette épreuve mythique. C’est ainsi qu’à côté des classes plus modestes mais pleines de ressources (Multi50, Class40 et Rhum), les grands multicoques et monocoques des classes Ultime et IMOCA feront le spectacle lors du départ unique donné au large de la pointe du Grouin à Cancale, le dimanche 02 novembre à 14 heures.

Générations de solitaires

Imaginé en 1978 par le publicitaire Michel Etévenon, le parcours visionnaire de la Route du Rhum (dépressions atlantiques, calmes anticycloniques, euphorie des alizés) allait d’emblée déchainer les passions. L’idée de cette course lui est justement venue quand les organisateurs de l’OSTAR, la fameuse Transat anglaise décidèrent, certes pour des raisons de sécurité, mais aussi pour contrer les victoires françaises, de changer les règles du jeu en limitant la taille des bateaux. Michel Etévenon saisira cette opportunité pour lancer une transatlantique en France, ouverte à tous les navires, quelle que soit leur jauge.  Pour la première fois, un public de non-initiés allait entendre parler de monocoque, multicoque, prao, ou de catamaran. Lors de cette première édition désormais d’anthologie, ce ne fut pas un catamaran, mais un trimaran qui mit un terme à la suprématie des orgueilleux monocoques. La petite araignée jaune du Canadien Mike Birch (Olympus Photo) allait, avec seulement 98 secondes d’avance, damer le pion au long cigare effilé du regretté Michel Malinovski (Kriter V), aujourd’hui barré par le jeune  cancalais de 24 ans Benjamin Hardouin. Une légende était née malgré la disparition tragique d’Alain Colas sur Manuréva. Celle de la « Reine » des transatlantiques et de ces générations spontanées de marins solitaires, Poupon, Arthaud, Bourgnon, Peyron, MacArthur, Desjoyaux et Jourdain. « La Route du Rhum est un événement sportif incroyable, une véritable dramaturgie dont les skippers sont les acteurs et dont l’acte I se joue à Saint-Malo. Cette année, pour la première fois, une dizaine de skippers du Pays de Saint-Malo prendront part à la compétition. De l’audace, des initiatives, de la jeunesse, ils sont porteurs d’un projet et d’un défi, ils incarnent l’esprit d’entreprendre et le dynamisme du Pays. Depuis le 14 septembre, ils sont réunis sur le « Ponton des Skippers du Pays de Saint-Malo » souligne Claude Renoult, maire de Saint-Malo et président de Saint-Malo Agglomération.

La Guadeloupe renoue avec la mer

Le sel du Rhum, c’est aussi d’avoir su mélanger des individualités aux trajectoires diverses. D’un côté des marins professionnels, Francis Joyon, Sidney Gavignet, François Gabart, Marc Guillemot, Thomas Coville, Louis Burton, Tanguy de Lamotte, Loïck Peyron – qui marque son grand retour – avec leur cortège de sponsors et d’innovations techniques, de l’autre, des amateurs éclairés, souvent bretons, Jean-Paul Froc, Hervé de Carlan, Antoine Michel, Patrick Morvan, Valentin Lemarchand, qui s’élancent pour réaliser leur projet fou en solitaire sur la même ligne de départ. Avec pour tous, l’ambition d’arriver entier et pourquoi pas en tête de leur classe dans la chaleur moite de Pointe-à-Pitre. « La Guadeloupe était historiquement un peu fâchée avec la mer, Il y a plusieurs siècles nous y étions venus fers aux pieds dans la cale des bateaux. La mer était pour nous un espace de souffrance, de labeur et non de plaisir. La Route du Rhum-Destination Guadeloupe a été et demeure pour nous en dehors d’une grande fête populaire, le vecteur de notre reconquête de la mer » rappelle Victorin Lurel, député et président du conseil régional de la Guadeloupe.

L’ère de la course numérique

L’intelligence du Rhum, c’est enfin d’avoir su accompagner les évolutions technologiques du monde de la voile aussi bien en direction des marins que du grand public. Aujourd’hui, les bateaux sont pensés et construits dans la perspective de cette épreuve. La transat à destination de la Guadeloupe devient, à chaque nouvelle édition, le témoin des avancées technologiques et architecturales de la course au large. Aux caméras embarquées à bord de presque tous les bateaux répondent, les applications mobile pour suivre toute l’actualité de la course, un jeu web et mobile pour affronter virtuellement les skippers engagés dans la compétition, des images en 3D retransmises quotidiennement pour abreuver les médias. Le 02 novembre, les plus rapides des solitaires n’auront toutefois qu’un objectif : rallier Saint-Malo à Pointe-à-Pitre en moins de 7 jours, 17 heures, 19 minutes et 6 secondes. Le record de Lionel Lemonchois qui date de 2006, lui aussi en lice en classe Ultime pour une troisième victoire. Mais avant cela, rendez-vous durant toute la semaine sur les pontons et le long du bassin Vauban  pour une semaine de fête au cœur de la cité malouine !

David RAYNAL

La saviez-vous ?

Douze Malouins mettront le cap sur Pointe-à-Pitre : Bob Escoffier sur Linedit’h 60 (Rhum), Valentin Le Marchand sur Maison Tirel Guerin (Class40), Loïc Fequet sur Maître Jacques (Multi50), Gilles Lamiré sur Rennes Métropole-Saint-Malo Agglomération (Multi50), Benjamin Hardouin sur Krit’R V (Rhum), Pierre Brasseur sur Matouba (Class40), Maxime Sorel sur MS-Sailingteam (Class40), Thibaut Vauchel-Camus sur Solidaires en Peloton (Class40), Nils Boyer sur Let’s Go(Rhum), Louis Burton sur Bureau Vallée (IMOCA), Paul Hignard sur Bruneau (Class40) et Jean-Paul Froc sur Groupe Berto (Rhum).

Site officiel : https://www.routedurhum.com

Site officiel

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